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prendre si vous dites : Ah bon ! c’est comme ça. En disant qu’il est dans le droit naturel du gros
poisson de manger le petit, Hobbes lance une espèce de provocation qui est énorme puisque
ce que l’on appelait jusque là droit naturel, c’était ce qui était conforme à l’essence, et donc l’en-
semble des actions qui étaient permises au nom de l’essence. Là, permis prend un tout autre
sens : Hobbes nous annonce qu’est permis tout ce qu’on peut. Tout ce que vous pouvez est
permis, c’est le droit naturel. C’est une idée simple, mais c’est une idée qui est bouleversante.
Où veut-il en venir ? Il appelle droit naturel ça. Tout le monde savait de tout temps que les gros
poissons mangeaient les petits, jamais personne n’avait appelé ça droit naturel, Pourquoi ?
Parce qu’on réservait le mot droit naturel pour tout à fait autre chose : l’action morale con-
forme à l’essence. Hobbes arrive et dit : droit naturel égal puissance, donc ce que vous pouvez
c’est votre droit naturel. Est dans mon droit naturel tout ce que je peux.
Deuxième proposition : dès lors, l’état de nature se distingue de l’état social, et théoriquement
le précède. Pourquoi ? Hobbes s’empresse de le dire : dans l’état social, il y a des interdits, il
y a des défenses, il y a des choses que je peux faire mais c’est défendu. Ca veut dire que ce
n’est pas du droit naturel, c’est du droit social. C’est dans votre droit naturel, tuer votre voisin,
mais ce n’est pas dans votre droit social. En d’autres termes, le droit naturel qui est identique
à la puissance, est nécessairement et renvoie à un état qui n’est pas l’état social. D’où, à ce
moment là, la promotion de l’idée qu’un état de nature distingue de l’état social. Dans l’état de
nature, tout est permis de ce que je peux. La loi naturelle c’est qu’il n’y ait rien de défendu de
ce que je peux. L’état de nature précède donc l’état social. Déjà au niveau de cette seconde
proposition, nous, on ne comprend rien du tout. On croit liquider tout ça en disant est-ce qu’il
y a un état de nature; ils ont cru qu’il y avait un état de nature ceux qui disaient ça. Rien du
tout, ils ne croient rien à cet égard. Ils disent que logiquement, le concept de l’état de nature
est antérieur à l’état social. Ils ne disent pas que cet état a existé. Si le droit de nature c’est
tout ce qui est dans la puissance d’un être, on définira l’état de nature comme étant la zone
de cette puissance. C’est son droit naturel. C’est donc instinct de l’état social puisque l’état
social comporte et se définit par des défenses portant sur quelque chose que je peux. Bien
plus, si on me le défend c’est que je le peux. C’est à ça que vous reconnaissez une défense so-
ciale. Donc, l’état de nature est premier par rapport à l’état social du point de vue conceptuel.
Ca veut dire quoi ? Personne ne naît social. Social d’accord, peut-être qu’on le devient. Et le
problème de la politique ça va être : comment faire pour que les hommes deviennent sociaux
? Mais personne ne naît social. Ca veut dire que vous ne pouvez penser la société que comme
produit d’un devenir. Et le droit, c’est l’opération du devenir social. Et de la même manière, per-
sonne ne naît raisonnable. C’est pour cette raison que ces auteurs s’opposent tellement à un
thème chrétien à quoi le christianisme tenait également, à savoir le thème qui est connu dans
le christianisme sous le nom de la tradition adamique. La tradition adamique c’est la tradition
selon laquelle Adam était parfait avant le péché. Le premier homme était parfait et le péché lui
fait perdre la perfection. Cette tradition adamique est philosophiquement importante : le droit
naturel chrétien se concilie très bien avec la tradition adamique. Adam, avant le péché, c’est
l’homme conforme à l’essence, il est raisonnable. C’est le péché, c’est à dire les aventures de
l’existence qui lui font perdre l’essence, sa perfection première. C’est conforme à la théorie du
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